Cet article vise à donner quelques conseils sur les procédures à suivre pour la traduction d’un scénario dans Final Draft. Nous aborderons dans un premier temps la procédure classique où le traducteur réalise sa traduction directement dans le logiciel Final Draft. Dans un deuxième temps, nous verrons quelle procédure mettre en place pour effectuer la traduction du scénario en utilisant des logiciels de TAO comme SDL Trados, MemoQ… Enfin, nous terminerons cet article en dressant les avantages et inconvénients de chaque solution.
Traduction de scénario dans Final Draft
Après avoir ouvert et renommé le fichier source dans Final Draft, la première chose à faire est de désactiver le mode Révision. Pour ce faire, il faut sélectionner l’ensemble du scénario en se rendant dans l’option de menu Edit > Select All, puis désactiver le mode Révision via l’option de menu Production > Revision Mode.
Une fois cette opération faite, le traducteur peut réaliser la traduction du scénario selon les standards du métier en conservant la même mise en page du fichier Final Draft. Il pourra maintenant commencer la traduction du scénario en remplaçant le texte en anglais par la version traduite en français (par exemple). Il devra s’assurer de conserver la mise en forme correcte du scénario, y compris les éléments tels que les en-têtes de scène, les indications de mise en scène, les dialogues, etc.. Il est à noter que le formatage américain est différent de celui européen ; cependant, cette tâche (adaptation au format américain ou européen) n’est pas à la charge du traducteur.
Concernant la traduction des différents éléments générés en standard par Final Draft, il est à définir avec le scénariste s’il souhaite les traduire ou non. A cette fin, vous trouverez au lien suivant un glossaire anglais français des principaux éléments du scénario au format Final Draft comme par exemple « O.S. » qui se traduit par « Hors Champ » en français ou encore « CUT TO » traduit par « COUPE » en français.
Pour les traductions de scénario de l’anglais vers le français ou autres langues, il est important de définir également une « Formality Table » définissant les tutoiements et vouvoiements entre les personnages (sachant qu’ils peuvent logiquement évoluer au cours du scénario). C’est un outil très utile tant pour le traducteur que le directeur de plateau et les acteurs.
Enfin, le traducteur doit également créer et alimenter un glossaire avec les traductions des noms de personnages, lieux, produits, entreprises etc… à l’image du KNP de Netflix. Ce glossaire permettra d’uniformiser les diverses traductions servant ensuite au sous-titrage et au doublage.
Traduction de scénario au format Final Draft en utilisant un logiciel TAO
La principale difficulté de traduire un scénario à l’aide d’un CAT Tool comme SDL Trados, MemoQ,… réside dans l’exportation et l’importation dans Final Draft. En effet, le traducteur doit s’assurer que la structure du scénario est respectée (actes, scènes, dialogues, descriptions, etc.).
Une première méthode consiste à exporter directement depuis Final Draft le scénario au format .rtf (donc Word). Cette méthode peut cependant s’avérer « très risquée » en termes de formatage. En effet, Final Draft a des fonctionnalités de formatage automatique pour les scénarios. Le traducteur devra, avant de réaliser son copier/coller de la traduction dans Final Draft, vérifier que le texte est correctement formaté en utilisant les raccourcis clavier ou les options de formatage disponibles dans le logiciel. Par exemple, pour commencer un dialogue, le traducteur devra taper le nom du personnage, puis appuyer sur « Tab » et Final Draft créera automatiquement la mise en forme appropriée pour le dialogue.
La deuxième méthode consiste à renommer l’extension du fichier Final Draft de .fdx à .xml. Le traducteur devra au préalable s’être assuré d’avoir désactivé le mode Révision (voir ci-dessus comment procéder). Une fois cette opération réalisée, le traducteur pourra réaliser sa traduction dans son logiciel de TAO (comme SDL Trados, MemoQ…) et générer le fichier .xml traduit. Il devra ensuite à nouveau renommer l’extension cette fois de .xml à .fdx. Cette méthode comporte également des risques car les logiciels de TAO peuvent insérer des balises de formatage ou liées aux caractères spéciaux qui ne seront pas reconnues par Final Draft.
Nos recommandations et conseils pour traduire votre scénario au format Final Draft
Nous recommandons fortement d’utiliser la méthode classique en traduisant le scénario directement dans Final Draft plutôt que de passer par un logiciel de TAO (SDL Trados, MemoQ…). En effet, même si le CAT tool permet de créer une mémoire de traduction, cette dernière n’est pas forcément très utile dans la traduction d’un scénario car chaque scénario est unique et, de ce fait, le taux de répétitions est souvent très faible.
En outre, les méthodes d’exportation et importation comportent de nombreux risques d’altération des balises pouvant engendrer une perte de temps considérable. C’est pourquoi, nous conseillons vivement de réaliser des tests d’exportation et importation avant de vous lancer dans la traduction complète du scénario. En cas de tests positifs, nous recommandons également de réaliser des importations au cours du projet pour éviter de vous retrouver en fin de projet avec une importation qui ne fonctionne pas. Cela vous permettra de repérer plus facilement l’endroit où une balise a été altérée.