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traduction littéraire e de texte poéstiques

Traduire sans trahir ?

Traduire, trahir... Les débats sur la traduction sont aussi vieux que la littérature. Qu'est-ce qu'un bon traducteur ? Et comment le devient-on ?

 

Les traducteurs littéraires agissent souvent dans l’ombre, mais contribuent beaucoup à la perception des ouvrages littéraires. Les textes perdent-ils inévitablement de leur valeur lorsqu’ils sont traduits dans une autre langue, ou la traduction peut-elle aller quelquefois jusqu’à devenir un enrichissement de l’œuvre littéraire? Où se situe la limite entre la nécessaire fidélité à l’œuvre et la autonomie poétique que le traducteur peut se permettre ? A quel moment les traducteurs doivent-ils se considérer comme des défenseurs de la langue, et quant doivent-ils suivre leur temps et s’adapter aux changements soudain de la langue ?

 

TRADUIRE LA POÉSIE

Au printemps 2000, six membres du Centre de Recherches sur l'Espagne Contemporaine décidaient de tenter une expérience originale. Leur projet consistait à traduire des poèmes de l'espagnol au français (ou l'inverse), dans une optique "globale". Il ne s'agissait pas de faire de la "version" dans une perspective didactique, de se limiter aux signifiés des textes, mais de restituer toute la démarche du poème et de respecter la structure métrique et rythmique de départ, les rimes, toute la mécanique des signifiants (paronymie : une relation lexicale qui porte entre deux mots paronymes, c'est-à-dire dont les sens sont différents mais dont l'écriture et/ou la prononciation sont fort proches. C'est une homonymie approximative et, de par son pouvoir fortement « accrocheur », est amplement utilisée par les publicitaires), ainsi que les mécanismes rhétoriques et de l'image (métaphores : Figure de style qui rapproche un comparé et un comparant, sans comparatif - contrairement à une comparaison), tout ce qui lui confère son essence unique et son vrai sens. Considérant que le sens d'une oeuvre est la somme de tout ce qu'elle comporte et met en jeu, à quelque niveau que ce soit, traduire devient une opération, certes complexe, mais qui, par principe, par obligation, quelle qu'en soit la difficulté, ne doit renoncer à rien.

 

Guide de la traduction littéraire

La grammaire

Une bonne connaissance de la grammaire des deux langues est aussi indispensable pour bien traduire. Aussi est-il nécessaire de bien maîtriser les temps et la syntaxe de chaque langue. La pratique du thème grammatical s'avère être un bon exercice pour réviser la grammaire des deux langues et s'entraîner à la traduction.

 

Le lexique

Pour bien traduire, il convient d'avoir une excellente connaissance du lexique dans les langues concernées. Il faut donc lire régulièrement dans les deux langues et apprendre les lexiques correspondants. Apprendre ne signifie pas uniquement traduire mot à mot, mais aussi savoir donner une définition du terme dans chacune des deux langues. C'est certainement le meilleur moyen d'avoir une connaissance des champs lexicaux, d'éviter des faux-sens et de choisir le mot juste. La connaissance de l'étymologie des termes est aussi très utile dans la connaissance de la langue et en traduction. Il faut connaître aussi des tournures idiomatiques propres à chacune des langues, des proverbes, et rendre les métaphores de l'auteur par des tournures similaires.

 

L'esprit du texte

Pour bien traduire un texte il faut d'abord en faire une lecture analytique détaillée. L'époque à laquelle le texte a été rédigé a son importance car une langue évolue constamment. Il faut aussi faire attention au point de vue du narrateur, aux déplacements dans le temps, aux personnages mentionnés, aux lieux mentionnés, etc. Il faut aussi saisir l'esprit du texte. Ces caractéristiques ont leur importance pour bien traduire le texte.

 

Principaux pièges à éviter

En suivant les règles suivantes, il y a peu de chance de commettre la faute de traduction la plus commune chez les débutants : le calque. Le calque consiste à traduire un mot, une expression ou une tournure directement de la langue de départ dans la langue d'arrivée. Le résultat est le plus souvent une mauvaise traduction qualifiée de "mal dit" si le sens reste le même, et qui peut aboutir à un contresens ou, au pire, à un non-sens.

     
  • Le non-sens : Il révèle surtout que le traducteur n'a pas relu son texte. Bien évidemment, le reste du texte est aussi pris en considération, mais linguistiquement parlant, une énormité qui n'a aucune cohérence devrait normalement conduire le lecteur à rejeter le texte.
  • L'omission : c'est un refus de traduire face à la difficulté. Il faut toujours essayer de combler le vide en fonction du sens général du passage. Dans l'esprit de la traduction, un contresens est moins grave qu'une omission.
  • Le solécisme : il consiste à construire une syntaxe qui n'existe pas dans la langue.
  • Le faux-sens : il consiste à prendre un mot pour un autre. Il peut rester dans le même domaine lexical ou changer totalement de catégorie.
  • Le barbarisme : il consiste à écrire un mot qui n'existe pas dans la langue.
  • Le contresens : le contresens aboutit à une traduction contraire de ce qui a été énoncé.
  • Autres fautes : les fautes d'orthographe, de temps et de syntaxe ; les sur-traductions ou sous-traductions (quand le traducteur dit plus ou moins que l'auteur du texte) et les mauvaises tournures (fautes de style). Il n'y a pas de secret pour être bon en traduction. Il faut lire régulièrement dans les deux langues et faire des traductions le plus souvent possible. Il convient de faire une bonne lecture analytique du texte. C'est-à-dire qu'il faut lire le texte plusieurs fois, en prêtant attention à tous les éléments d'importance.

Commencer par apprendre à lire un texte

Le titre – la source – la cible

     
  • Le titre peut être un condensé du sujet.
  • Attention à certains titres contenant un jeu de mots, une tonalité particulière ou un effet de style (par ex. l'allitération - l'allitération est une répétition de deux consonnes d'un même timbre) qu'il faudra essayer de rendre.
  • La source (nom du magazine, etc.) donne aussi des renseignements très importants.
  • A qui ce texte est-il destiné (genre de lecteurs) ? Le vocabulaire utilisé va dépendre énormément de cette donnée.

Comprendre le sens global du texte

     
  • Que raconte le texte ?
  • Le narrateur est-il neutre ou prend-il position?
  • Le texte a-t-il un ton sérieux ou humoristique ?
  • Y a-t-il des changements de point de vue ?

Étudier la manière dont le texte est construit

     
  • Combien y a-t-il de paragraphes ?
  • Quels sont les temps utilisés ?
  • Combien y a-t-il de personnages ?
  • Quels sont les styles utilisés ?
  • Quel est le niveau de langue utilisé ?

Repérer les termes difficiles ou tournures particulières

     
  • Analyser leur sens dans le contexte.
  • Si on ne possède pas une traduction immédiate, il faut travailler en cherchant les synonymes.
  • Que dirait-on, dans un contexte similaire, dans la langue d'arrivée ?
 

Pour en savoir plus :